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Vous
avez suivi initialement une formation en informatique. Les métiers
de la documentation s'orientent-ils de plus en plus vers les nouvelles
technologies?
Oui, partout les bibliothèques et archives adoptent
les nouvelles technologies... mais avec prudence. Nous admettons tous
que les documents numériques se lisent, se copient, s'échangent
plus facilement que des documents manuscrits. Par conséquent,
beaucoup de collections ont entrepris avec enthousiasme de transcrire
et numériser des documents anciens, fragiles, illisibles. Cependant,
je crois que peu de ces collections font des sauvegardes informatiques
de leurs documents numérisés. Nous savons qu'un disque
ou un ordinateur peuvent être endommagés, et même
ceux qui apprécient la versatilité et la portabilité
des documents électroniques ne se font pas trop d'illusions
sur la pérennité des données numériques.
Ainsi, au DNB, nous avons transcrit des centaines de pages de notations
manuscrites avec LabanWriter, mais ce sont les impressions des documents
LabanWriter, pas les fichiers informatiques eux-mêmes, que nous
archivons. Bien sûr nous conservons les fichiers informatiques.
Nous serons probablement à même de les lire et de les
éditer dans dix ou vingt ans. Mais sans doute aucun les imprimés
resteront lisibles des centaines d'années.
Comme vous l'avez indiqué, j'ai fait des études en sciences
informatiques, et je suis résolument en faveur des projets
de numérisation. Mais en tant que bibliothécaire du
DNB mon rôle est la conservation de documents graphiques et,
à l'heure actuelle, je n'ai une confiance absolue que dans
ce qui peut être lu par l'il humain sans l'aide
de technologies avancées. |
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