CONTEXTE ANALYSE
 
    Noter les danses africaines
Analyse de Eduard Greyling

 
 



  On me demande souvent pourquoi j’estime nécessaire de noter les danses africaines. À cela je réponds habituellement que nous vivons à une époque où la question d’identité préoccupe beaucoup de gens, et l’héritage culturel joue un grand rôle dans ce domaine.

Ces notations seraient donc un des moyens de préserver des éléments de ces danses. Leurs traces écrites seront ainsi un support d’étude et d’analyse pour toute personne intéressée et plus spécialement pour celles qui accordent une importance à la recherche. Lors de la transmission, il va de soi que l’interprétation et la compréhension des mouvements peuvent différer, même légèrement, d’une personne à l’autre : certaines pourraient oublier de minuscules détails et en ajouter d'autres. Ainsi, s'il est important pour certains de préserver, d’étudier et de faire des recherches sur 'l'original', il serait d’un grand intérêt de proposer des variantes aux notations.

Les réelles difficultés pour noter certaines danses résident dans le degré de compréhension du message et de la signification des mouvements.

Au cours de danse, il me faut tenir compte des différences qui s’inscrivent entre la démonstration et l’interprétation : cela peut présenter parfois, pas toujours, de petits problèmes. J’essaye alors d’analyser ces différences et je choisis parfois la voie moyenne. Les mouvements en torsion du thorax sont assez long à analyser, tant la morphologie des danseurs peut différer. Heureusement, les corps fins du professeur Maxwell Xolani Rani et du danseur Vusibantu Ngema me permettent d’identifier la complexité de ces mouvements très clairement.

Je suis les classes de danses africaines principalement en tant qu’observateur et je fais continuellement des enregistrements vidéo. J'essaye aussi de capter les indications du professeur. Mais comme le rythme de certains mouvements est plutôt rapide, l’analyse image par image aide dans une certaine mesure à découvrir quelles parties du corps se meuvent ensemble ou pas.
Mais le danger avec cette méthode est de manquer l’instant-clef, on pourrait dire l'essence ou même l'intention du mouvement. Prenez par exemple un “coupé chassé jeté en tournant” : au moment du “coupé”, l’intention est d’articuler les deux jambes dans un maximum d'“en-dehors”. Mais l’analyse image par image montre qu’au moment crucial les deux genoux sont tournés vers l’intérieur !